Faut-il présenter comme Steve Jobs ou Nancy Duarte ?

Il est très courant de se questionner sur l’approche optimale à adopter quand on commence à insérer du contenu sur des slides. Après de (trop) nombreuses années à inonder les slides d’informations redondantes par rapport au discours (le support PowerPoint servant de fiche mémo plus que d’appui conceptuel et illustratif), il est désormais admis, sous l’influence des “talks” américains, qu’une bonne présentation PPT doit être directe et simple, notamment dans le choix des contenus qui apparaissent sur les diapositives.

L'approche minimaliste de Jobs
La norme aujourd’hui tend clairement vers le minimalisme, et il est donc conseillé d’alléger au maximum les informations fournies sur l’écran derrière vous durant le speech afin d’inciter à la focalisation sur votre discours (Steve Jobs étant certainement celui qui démocratisé cette pratique avec ses fameuses “Keynote”). Le grand adage résumant cette idée : “ne lisez pas vos slides” : qui n’a jamais entendu cette phrase (un peu bateau certes) en école de commerce ou lors d’un filage à la veille d’une soutenance orale pour une recommandation d’agence de communication ? La raison est simple : PowerPoint ne doit jamais prendre le pas sur celui qui endosse la présentation.
Si vous livrez toutes les informations sur vos slides, votre présence n’a plus d’intérêt.
Dernière conférence Keynote de Steve Jobs en 2011 - Icône de la présentation minimaliste.
Et c’est exactement ici que nous allons apporter une nuance forte sur cette soi-disant vérité globale sur les présentations PowerPoint réussies.
Non, des slides à la “Steve Jobs” ne sont pas forcément toujours la panacée d’une présentation.
Tout dépend du mode de diffusion de votre présentation.
Si cette vérité est implacable pour les présentations dites “orales” (réunions physiques, conférences live, et tous les exercices supportés par un orateur), cela ne l’est pas pour tous les cas de figure où PowerPoint est utilisé comme un outil “SlideDocs”.
L'approche SlideDocs de Duarte

La notion de “SlideDocs” a été crée par Nancy Duarte, une conférencière américaine experte en communication corporate, et qui fut la première à théoriser la double utilisation courante de PowerPoint, soit dans le cadre d’une intervention orale, ou en tant que dossier écrit. En effet, l’ensemble des documents business et corporate comme les rapports financiers, les notes de recommandation stratégique, ou encore les pitch decks de levée de fonds, sont étroitement liés à PowerPoint puisque l’agilité de l’outil permet aux équipes financières et de direction de collaborer efficacement sur ces sujets.

Tous ces documents n’ont pas pour vocation à être présentés à l’oral, mais sont des supports d’analyse sans forcément qu’une personne soit là pour accompagner la lecture. Ainsi, il n’y aura aucun complexe à avoir de créer des documents très écrits, avec beaucoup de contenu, puisqu’ils répondront à un objectif précis et un type d’utilisation particulière de PowerPoint.
Selon le contexte de présentation la bonne approche est souvent hybride.
Afin de pouvoir arbitrer sur cette question de la densité du contenu sur les slides, pensez-donc toujours d’abord au contexte d’utilisation de la présentation. Nous conseillons d’ailleurs d’avoir éventuellement deux versions d’une même présentation, une version orale, et son équivalent écrit, à remettre en marge de la réunion durant laquelle on utilise la version “pitch”. Cela est très utile notamment dans les rendez-vous business afin de laisser à votre interlocuteur une documentation suffisamment détaillée pour qu’elle soit comprise sans vous, notamment si elle est amenée à passer entre plusieurs mains.
